Clean fashion : mode d’emploi

Si vous êtes arrivés sur cet article c’est peut-être que vous êtes en pleine prise de conscience écologique et que vous cherchez à consommer une mode plus clean !

Quelques chiffres que vous avez surement déjà lus : 

L’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde
80 milliards de vêtements sont fabriqués dans le monde chaque année
700 000 tonnes de vêtements consommés en France chaque année
En moyenne, 70% de notre garde robe n’est pas portée
1 français jette en moyenne 12 kilos de vêtements par an

Mais alors comment aligner l’industrie de la mode avec ses valeurs écologiques ? Car oui on peut être écolo et aimer la mode.

Pas évidement quand on connait le cycle de vie de nos vêtements : matières premières, confection, teinture, transport…

LA SECONDE MAIN

La seconde main est la solution qui parait la plus logique. Le vêtement n’est pas gaspillé et il est recyclé. Ebay, Vinted, le bon coin, fripes, dépôts ventes, Vestiaires Collectives, Vide Dressing, TAKK, Maison Seconde…

Certains y verront déjà quelques limites. Cette facilité à revendre en ligne pousse certains acheteurs à acheter encore plus dans les magasins, en ce disant qu’ils pourront toujours revendre les pièces.

ACHETER MOINS

Une autre solution peut être d’acheter moins (et d’acheter mieux).
Pas toujours évident quand les médias, les vitrines… nous incitent à renouveler sans cesse notre garde robe. Les saisons, les tendances, les nouveautés… mais en faisant l’expérience de trier son dressing, de réaliser tout ce qu’on possède et de ne garder que des pièces essentielles, les envies shopping diminuent fortement.

Et pour les pièces dont nous avons besoin et qui nous font plaisir, il reste l’option d’acheter mieux.

ACHETER MIEUX

Aucune envie de diaboliser ici le fast fashion avec des enseignes comme Zara, Boohoo, Primark… qui proposent de nouvelles collections chaque semaine, à petits prix et des pièces produites en majorité à l’autre bout du monde.

Il est d’ailleurs possible de consommer ces enseignes mais différemment. Je préfère me tourner vers d’autres marques mais il arrive (surtout avec Instagram) que j’ai un vrai coup de cœur pour un vêtement d’une de ces marques. Si le coup de foudre est toujours là quelques jours plus tard, ça m’arrive de commander. Inutile de culpabiliser, l’achat reste réfléchi, en conscience et surtout occasionnel.

Acheter mieux, c’est d’abord acheter en conscience et commencer à s’intéresser à d’autres marques qui produisent autrement.

La solution est-elle le Made in France ? 

Vaste débat… Made in France est souvent l’assurance d’un vêtement dessiné en France, produit dans une usine française avec des matériaux français. MOUAIS… PAS TOUJOURS !

Surtout qu’il ne faut pas aussi oublier que même si une marque est produite en France (les ateliers et usines françaises ne sont pas nombreuses), les tissus, les zips, les boutons… ne seront peut-être pas français. Le 100% made in France est très rare.

Sans compter sur certaines marques qui jouent sur les mots : « imaginée en France », « dessinée à Paris »… à nous dans ce cas de chercher le pays de production.

DU VRAI MADE IN FRANCE ? 

C’est là qu’il faut savoir mener sa petite enquête.

Des marques communiquent sur du « Made in France » et une fois sur les fiches des produits est indiqué « Made in China »… C’est un exercice compliqué car des « créateurs » annoncent des vêtements Made in France, Europe… alors que les vêtements sont produits ailleurs et parfois ils sont juste choisis sur catalogue (avec un ou deux boutons ajoutés par la marque en France…).

Dans le prix de production d’un vêtement, il faudrait pouvoir savoir si le prix de la production française (la confection) est majoritaire dans le prix de production total. À partir du moment où le prix de la confection est majoritaire dans le prix de production du vêtement on peut des lors parler d’un véritable made in France ou Europe.

Je n’hésite pas à éplucher les fiches produits, la FAQ du site, poser des questions sur Instagram…

MADE IN EUROPE

Il faut aussi savoir reconnaitre le savoir faire des autres pays comme le Portugal pour les chaussures et les accessoires, l’Italie pour les mailles…

MATERIAUX

Le pays de production est une information importante quand vous choisissez de faire confiance à une marque et de commander une pièce. Les matériaux sont aussi primordiaux. Deux choses sont à prendre en compte, les matières premières et la durabilité pour garder un vêtement le plus longtemps possible.

Matières naturelles :

Coton, lin, caoutchouc… des matières naturelles et végétales.
Cependant le coton nécessite beaucoup d’eau et de pesticides (traitements chimiques polluants comme le blanchiment au chlore et des teintures aux métaux lourds).
Il vaut mieux alors privilégier le (vrai) coton bio et des fibres qui ne nécessitent pas beaucoup d’eau et d’engrais comme le lin (la France est le premier producteur mondial) et le chanvre.

Matières chimiques :

Les matières synthétiques : nylon, polyester et élasthanne sont produites à partir de pétrole avec des procédés industriels extrêmement polluants.

Les fibres artificielles : viscose, lyocell… sont obtenues à partir de ressources naturelles comme la cellulose de bois, le soja ou le maïs avec utilisation de procédés chimiques.

Labels :

Oeko tex, bio… il serait bien plus simple de faire confiance aux labels qui caractérisent la qualité d’un coton. Cependant il faut se méfier de ces labels. Dans la réalité, il est impossible d’arriver à sourcer des informations vraiment transparentes sur l’organisme qui a labellisé la matière première. La plupart du temps, les labels sont attribués dans des pays d’Asie du Sud Est comme le Bangladesh et il est difficile d’éluder la possibilité que ces labels soient réellement honnêtes. Les contrôles sont absolument insuffisants et il est très facile pour une entreprise de filature ou de tissage au Bangladesh de mélanger du coton bio à du coton standard, voir ne pas mettre de coton bio du tout. Il faut savoir que le coton du monde entier arrive au Bangladesh avec des mélanges de coton de différentes qualités et de différentes origines.

Upcycling, fausse bonne idée ?

Il n’est pas rare de voir des marques surfer sur la tendance de l’Upcycling. Utiliser des chutes des tissus est une très bonne idée MAIS il faut faire attention à l’utilisation du broyage d’anciens textile pour en faire de nouvelles fibres. Le broyage a tendance à raccourcir les fibres qu’elles soient de coton ou de laine ce qui a pour effet de sérieusement diminuer la qualité des fibres d’origine. Ainsi, un rouleau de tissu Upcycle est rarement durable et donc de bonne qualité.

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13 Commentaires

  • ‘Répondre’
    Anne-Sophie
    3 mai 2020 at 11 h 50 min

    Hello Margot! Super article, très intéressant et résumant bien la situation.

    À la fin tu parles de marques « upcyclant » des textiles pour en créer de nouveaux potentiellement moins qualitatifs : il existe aussi d’autres alternatives.

    J’ai crée ma marque de vêtements réalisés à Paris dans mon atelier à partir de tissus français sauvés de la destruction. Je ne perds pas en qualité car les tissus que j’utilise sont soit des fins de rouleaux soit des tissus considérés comme défectueux parfois pour un detail d’un millimètres sur un rouleaux de 100 mètres. Je les choisis avec soin pour qu’ils soient le plus durable possible et leur donne une nouvelle vie!

    A bientôt.

  • ‘Répondre’
    Marie
    3 mai 2020 at 11 h 55 min

    Très intéressant comme article. Je pensais que tu allais nous parler de marque qui pour toi semble plutôt bien. Ton article ce fini bizarrement sans conclusion… J’étais entrain de lire je desenend la page pour continuer mais c’était fini.

    • ‘Répondre’
      Pauline
      4 mai 2020 at 20 h 21 min

      Hello ! J’ai pensé pareil, je m’attendais à quelques exemples de marques ou de collections afin de pouvoir s’orienter en fin d’article.

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    Julie
    3 mai 2020 at 12 h 41 min

    Je t’invite à regarder ce que fait la marque Loom, sa fondatrice a fait une intervention TedX super intéressante qui fait vraiment réfléchir sur notre mode de consommation et sur la recherche de profit à tout prix.

    https://youtu.be/Fr8-gK2a5TE

  • ‘Répondre’
    Une Veggie A Bordeaux
    3 mai 2020 at 18 h 09 min

    Merci pour cette article très intéressant !

  • ‘Répondre’
    Juliette
    3 mai 2020 at 19 h 08 min

    Bonjour, je suis contente de voir une blogueuse aussi connue s’intéresser à la protection de notre planète, merci !
    Je conseille le film The True Cost, qui est sorti il y a quelques années, mais est malheureusement toujours d’actualité. Ce film est réellement marquant et nous ouvre les yeux sur la catastrophe que constitue l’industrie de la mode au niveau mondial. Il est aussi plein d’espoir 😉
    J’adorais acheter de beaux vêtements (magazines de mode étant ado, etc.). Mais en me renseignant de plus en plus, j’ai ouvert les yeux, et aujourd’hui je n’achète quasi qu’en friperie ou des vêtements responsables. Et ça fait du bien de se rendre compte qu’un vêtement ne nous rendra jamais heureux, je crois même que c’est plutôt le contraire haha ! Et ça n’empêche pas d’essayer de bien s’habiller pour se sentir bien 🙂

  • ‘Répondre’
    Camille
    3 mai 2020 at 19 h 19 min

    Coucou Margot, j’aimerais me tourner vers des marques 100% made in france, et comme tu le dis pas toujours c’est pas toujours facile. Est ce que tu pourrais nous donner quelques exemples de marques 100% made in france. Merci
    Envie de changement pendant ce confinement.

  • ‘Répondre’
    Amandine
    3 mai 2020 at 19 h 48 min

    Coucou Margot très bien cette article ! Il est vrai que c’est la jungle vestimentaire pour s’y retrouver et faire au mieux. Pour ma part un bon trie dans son armoire est nécessaire pour faire le point. Je fais rarement les boutiques et du coup j’achète moins mais mieux. Le made in france est compliqué à trouver ou hors de prix. Donc je privilégie l’Europe et surtout je lis les étiquettes lors de mes rares shopping À bientôt

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    Aude
    4 mai 2020 at 23 h 03 min

    Coucou Margot.

    Article très intéressant et je trouve ça super que tu t’intéresses de plus en plus à des sujets comme celui ci.
    Si tu souhaites avoir plus d’informations sur la mode éthique et/ou sur les grandes marques qui surfent sur la vague green je te conseille très vivement le blog de Céline Iznowgood il regorge d’articles super intéressants et surtout elle a crée un générateur de marques éthiques qui regroupe l’ensemble des marques, le générateur de Marqu’IZ.
    En plus, ça chaîne YouTube est passionnante il y a un an avec son copain ils ont entrepris un tour du monde sans avion (trains ou bus). Malheureusement ils ont dû rentrés à cause de la situation sanitaire actuelle mais vraiment va y jeter un coup d’œil tu ne seras pas déçue.
    A très bientôt
    Aude

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    Pauline
    7 mai 2020 at 7 h 58 min

    Très interessant, hâte de connaître les marques que tu as sélectionné !
    Aussi pour recycler nos vêtements , ce que je fais depuis ce confinement c’est la transformation de vêtement que l’on aurait jeter, donner en d’autres vêtements.
    Si tu veux aller voir mes premières créations (c’est le début) tu peux aller sur mon insta : made.in.pauline.
    J’aime me donner le défi de changer pour réutiliser

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    Emeline
    9 mai 2020 at 12 h 51 min

    Bonjour Margot,

    Merci pour cet article très intéressant ! J’essaye au maximum de me tourner vers des articles made in France et en coton bio, pas toujours facile mais le label GOTS est un bon indicatif en ce sens Pas toujours simple de plus de savoir s’il s’agit du coton ou du produit fini qui est certifié..

    A très bientôt,
    Emeline – https://www.les-elixirs-beaute.fr

  • ‘Répondre’
    Persun
    19 mai 2020 at 12 h 19 min

    Wow, l’article est super, ma belle

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